J’ajouterai qu’il existait déjà au début de la crise des catégories entières de la population exclues du système de santé : les immigrés par exemple. Presque un million d’hommes terrés dans les grandes villes, sans papiers, sans aucun accès aux services.
C’est ainsi qu’ont été peu à peu créés les dispensaires sociaux. Des petites initiatives du début on est passé aujourd’hui à un grand réseau qui couvre toute la Grèce dans la mesure de ses possibilités.
Quel changement s’est produit à partir de l’élection de Syriza en 2015 ?
En réalité, c’est à partir de la victoire de Syriza aux élections de janvier 2015 qu’on est passé à une autre phase dans le fonctionnement des DSS. On a eu alors l’espoir d’un changement dans les priorités de financement du gouvernement, on attendait que ce dernier mette un terme ou du moins un frein à la politique d’austérité et qu’ainsi nous pourrions avoir une politique de santé plus juste et suffisante pour couvrir les besoins de la population. Il n’en a pas été ainsi.
Il n’en a pas été ainsi et bien au contraire, avec la poursuite de la crise, les choses s’aggravent d’année en année. C’est-à-dire que la politique du gouvernement n’a pas changé du tout. Le vote des mémorandums se poursuit, ainsi que l’austérité brutale que nous imposent le FMI et la BCE. Notre gouvernement n’a-t-il pas pu -ou pas voulu ? -y mettre un frein ? Ce qui est sûr c’est qu’il ne l’a pas fait.
Et cela a été un moment critique pour les dispensaires sociaux solidaires. Ils n’ont jamais eu de but philanthropique. Notre objectif a toujours été plus politique : il s’agissait de mobiliser les hommes et de leur apporter pour cela notre solidarité.
Solidarité signifie « j’offre, je donne et je prends dans le cadre d’un échange sur un pied d’égalité ». L’accent porte sur cette égalité, celle-ci réside dans le fait de pouvoir aider l’Autre à se tenir debout, à ce qu’il puisse prendre ce dont il a besoin, puis donner en retour et qu’ainsi se crée un mouvement de défense de la santé d’abord, puis de la société opprimée.
Comment s’est élaborée la position politique des (DSS) dispensaires sociaux solidaires face au gouvernement Syriza à partir de janvier 2015 ?
Certains des DSS ont estimé à ce moment-là que le plus utile pour eux était de soutenir le gouvernement, afin de l’aider à prendre un vrai tournant vers la gauche. Mais il y en avait d’autres qui s’y sont opposés dès le départ. Cela a créé des tensions au sein des dispensaires.
Exemple caractéristique : le problème des réfugiés, tel qu’il a commencé à se présenter il y a un an.
En octobre 2015, il y a 10 mois, s’est ouvert soudainement à Galatsi un terrain jusque-là fermé qui avait servi pour les Jeux olympiques, afin d’héberger les réfugiés qui affluaient alors chaque jour par centaines au Pirée, en provenance des îles. La municipalité de NéaIonia et celle de Galatsi, qui avaient pris la responsabilité d’ouvrir le terrain et d’héberger cette population, ont senti le besoin d’être aidés et ont téléphoné au dispensaire de la région, qui se trouve être le nôtre (celui de Philadelphie). Nous y sommes allés tout de suite. C’est-à-dire que peu après qu’ils aient ouvert le terrain, nous sommes venus les aider à organiser le travail. Nous avons trouvé un emplacement pour installer un dispensaire.
Nous avons apporté des médicaments, des gens auxquels nous avons téléphoné en ont apporté aussi. Et nous avons aidé les agents municipaux, qui ne savaient pas comment s’y prendre.
Nous avons d’abord ouvert les toilettes, nous nous sommes assurés qu’il y avait bien l’eau courante, nous avons cherché où se trouvait l’aération du bâtiment, tout ce genre de choses. C’est-à-dire des choses basiques, élémentaires, pas question de haute médecine !
Nous sommes restés là-bas une semaine. D’Etat, pas question. Il est venu un homme du ministère de la Politique migratoire qui a essayé d’aider un peu. Mais soyons clairs, l’ « Etat-providence » était absent... Il y a eu un homme qui a tenté d’aider. Au troisième jour, après des sommations répétées de la part des municipalités (et non de notre part), le KEELPNO a fait son apparition. Il s’agit de gens obligés d’être là et payés par l’Etat pour s’occuper de ce genre de choses. Ils ont travaillé une heure au dispensaire et sont partis. Or il s’agissait d’un espace où passaient chaque jour 2 000 personnes, puisque c’était un lieu de transit.
Comme nous l’avions pensé, il s’agissait de personnes jeunes, sans graves problèmes de santé, mais en même temps ces 2 000 personnes qui passaient quotidiennement avaient subi pendant quinze jours au moins les effets d’une longue marche dans les montagnes de Turquie, avaient affronté les vagues de la mer Egée et n’avaient ni mangé ni bu de façon suffisante au cours de ces quinze jours, si bien que tous avaient des problèmes.
Evidemment, malgré toute notre bonne volonté, nous n’avons pas pu faire grand-chose de plus. Je pense que notre présence a été importante au début, pour organiser un peu le lieu, pour assurer les gens qui venaient aider qu’ils ne risquaient pas d’attraper des maladies contagieuses, pour expliquer les problèmes qu’ont ces réfugiés et comment on doit y faire face. Il fallait par exemple informer que quand on a affaire à un enfant qui n’a pas mangé depuis 10 jours on ne lui donne pas un croissant et du chocolat, même si c’est avec la meilleure intention ! Nous n’avons rien pu faire de plus, nous ne pouvions pas remplacer l’Etat. Quand nous avons réclamé la présence de celui-ci et menacé de partir si le KEELPNO ne venait pas prendre ses responsabilités, le Ministère nous a répondu : « Merci beaucoup, c’est magnifique le travail que vous avez fait et vos remarques nous sont très utiles. Dites-nous ce qu’il y a et nous vous aiderons autant que possible ».
Nous avons répondu : «Mais non, vous n’allez pas NOUS aider. Nous sommes ici pour aider les réfugiés et non pour vous aider. Faites votre travail et dans la mesure du possible nous continuerons à travailler comme nous l’avons fait jusqu’à présent. »
Au bout d’une semaine ils n’avaient même pas ouvert le dispensaire. Toutes les installations olympiques ont normalement obligatoirement un centre médical. Nous leur avons dit d’ouvrir ce centre réglementaire, qui aurait très certainement des fenêtres et l’eau courante, alors que l’espace dont nous avions fait un dispensaire ne disposait même pas de cela. Conséquence : quand on examine quelqu’un on ne peut pas se laver les mains et donc on transporte les maladies de l’un à l’autre – une grande découverte de la médecine moderne qui a eu lieu en 1700 ! L'eau courante a été un pas gigantesque pour la médecine en 1700, alors qu'en 2016 son existence est évidente et indispensable.
Et qu’ont-ils trouvé à répondre ? Que nous devions nous estimer heureux que la TAIPED nous ait autorisés à ouvrir cette partie de l’espace et que nous ne pouvons réclamer rien de plus.
Les Dispensaire et Pharmacie Sociaux Solidaires de Néa Philadelphia, NéaIonia
Le dispensaire social solidaire de Néa Philadelphia et de NéaIonia fonctionne depuis septembre 2015, après un premier début en mars-avril de la même année : c’est-à-dire après le démantèlement des structures de soins primaires, plus particulièrement de l’IKA. IKA : Organisme d'assurance sociale
Le centre de Sécurité sociale de NéaPhiladephiaa d’abord fermé, puis réouvert quelque temps après, mais avec seulement un tiers des spécialités et des possibilités offertes auparavant. Il y a eu aussi la fermeture de l’hôpital départemental de Patissia – un petit hôpital qui couvrait les besoins d’une zone plus large. C’est pour cela qu’est apparue la nécessité absolue de faire quelque chose dans la région - une zone de forte concentration ouvrière qui avait déjà beaucoup souffert de la crise en 2008-2009 et où il y avait un grand pourcentage de chômeurs.
C’est venu au départ d’une initiative de l’assemblée populaire de Néa Philadelphia - une structure ouverte apparue lors des grandes grèves et du mouvement des places de l’été 2011. Elle s’était maintenue depuis et prenait de temps en temps des initiatives concernant par exemple les hôpitaux de la région, les mises aux enchères des maisons, le terrain de l’AEK, tout en essayant de faire œuvre pédagogique grâce à la projection de films, à l’organisation de débats politiques etc...
Sur initiative de l’assemblée populaire et grâce à la collaboration bienvenue de médecins –dont évidemment beaucoup de la région même – nous avons commencé à mettre sur pied le dispensaire. Nous avons organisé des assemblées ouvertes sur la place de Philadelphia, beaucoup de monde est venu, nous avons discuté, cherché l’endroit où nous installer et nous l’avons trouvé. En fait nous avons obligé la mairie de Néa Philadelphia à nous concéder le lieu que nous avions choisi, au milieu des habitations populaires de la commune. Nous avons commencé seuls à y installer le centre médical, en donnant de notre travail personnel et en collectant de l’argent au cours de soirées, de ventes de souvlakia ou de coupons. Le dispensaire a commencé à fonctionner en septembre 2015. Il offre actuellement plus de 20 spécialités. Environ 60 bénévoles solidaires, agents de santé ou non, y travaillent en donnant autant que possible de leur temps et de leur énergie. Nous offrons des soins dans plus de 20 spécialités et recevons environ 200 patients par mois. En un an et demi de fonctionnement régulier, nous avons eu 4 500 visites correspondant à plus d’un millier de personnes.
Le plus important est que nous continuons à fonctionner au bout d’un an et demi/2 ans comme une structure qui rassemble les hommes. Toutes les décisions qui concernent le dispensaire, que ce soit des problèmes politiques, de participation ou d'organisation d'initiatives politiques, ou qu’il s’agisse des toilettes ou encore de la couleur à choisir pour peindre le centre, tout est décidé dans le cadre d’une Assemblée générale ouverte qui se tient tous les mardis soirs. Au cours de ces deux années et jusqu’à ce jour l’Assemblée fonctionne très régulièrement, parfois avec 20 personnes, d’autres fois avec 40, mais elle a bien lieu chaque mardi et elle crée ainsi un cadre sûr dans lequel chacun a son importance, dans lequel chacun est libre de participer, de donner son opinion, proposer son idée, la soutenir et même de la mettre en pratique.
L’Assemblée est ouverte, chacun peut y venir, elle ne s’adresse pas seulement aux gens qui participent au fonctionnement du dispensaire. Elle a lieu à l’intérieur du centre, ou encore à l’extérieur si le temps est beau, ce qui facilite la participation des gens. Le fait que cette Assemblée générale continue à fonctionner nous apparait comme notre plus importante conquête. A long terme, cela nous semble plus décisif que d’avoir 10 rendez-vous de plus ou d’améliorer le niveau de notre prise en charge médicale. De toute façon, quelles que soient nos bonnes intentions et malgré l’aide considérable que nous apportent d’autres structures de solidarité, y compris à l’étranger, nous ne pouvons pas nous substituer à l’hôpital. Quoi que nous fassions, c’est impossible. Mais nous pouvons aider les hommes à affronter les problèmes dans la mesure de leurs possibilités et les impliquer dans un modèle de fonctionnement différent, où ils jouent un rôle différent. Nous voulons les aider à ce qu’ils prennent de nouveau leur vie en mains : c’est cela notre pari.
"La crise rend les hommes malades"
Nous nous attendions à ce que viennent au dispensaire surtout des personnes âgées, souffrant depuis longtemps de problèmes de santé et plus attentives à ceux-ci. Or la grande majorité de ceux que nous recevons sont des hommes de 40 à 60 ans. Et nous remarquons qu’un grand nombre de ceux qui viennent demander une aide psychiatrique sont des hommes d’âge actif, de 40 à 60 ans et même maintenant de 20 à 40. Ce sont des hommes qui, en perdant leur travail, ont perdu le rôle qu’ils tenaient dans leur famille, ont perdu la possibilité de faire vivre celle-ci. Ils se sentent totalement détruits. Nous avons fait une recherche à ce sujet et même si ce n’est pas un travail scientifique, nous avons pu constater que les problèmes de 60% au moins des personnes qui viennent demander un psychologue ou un psychiatre sont bien liés à la crise. Ou bien ces personnes présentent des difficultés psychologiques, des problèmes directement liés à la crise – perte de travail, appauvrissement, impossibilité de fournir à leur famille et à eux-mêmes ce dont ils disposaient auparavant parce que la crise a désagrégé leur habituel filet de soutien familial et social. Ou bien elles avaient déjà un problème mais elles pouvaient le surmonter dans les conditions antérieures à la crise.
Les DPSS un lieu de lutte
Notre idée était de créer ainsi un foyer de lutte dans le quartier, qui prendrait aussi des initiatives politiques, qui organiserait des discussions en partant des questions de santé, mais aussi en élargissant à d’autres thèmes. D’ailleurs la santé dépend directement d’autres facteurs. Il est important de pouvoir prendre les médicaments dont on a besoin, mais il est encore plus important de vivre dans une société saine – dans une société où chacun a un rôle, où chacun sent qu’il peut faire quelque chose et qu’il existe justice et sûreté. Mais pour que cela soit il faut que de tels foyers de lutte se multiplient et se rassemblent en un mouvement qui renversera ce régime. Sinon, même si nous créons d’excellents centres de santé, nous n’aboutirons à rien.
Dès le début nous avons essayé de contribuer à des actions sociales et politiques plus larges, au niveau du quartier ou au-delà, en liaison avec d’autres dispensaires ou collectifs – plus précisément au niveau du quartier avec d’autres collectifs et au-delà avec d’autres dispensaires. Ainsi nous avons organisé des événements comme des débats politiques, des projections de films, et au niveau du quartier nous avons participé à des initiatives sur la Palestine, sur l’accueil des réfugiés de Syrie et d’Afghanistan à Néa Philadelphia, sur le soutien au Rojava et à Kobané, sur le mouvement contre les mises aux enchères des maisons dans la région de Néa Philadelphia et de NéaIonia. Et avec d’autres dispensaires nous avons tenté de créer un mouvement de défense de la santé publique, en organisant la résistance et en faisant pression sur le Ministère, dans les hôpitaux et partout où nous le pouvions.
A NéaIonia il existe une grande communauté d’immigrés, d’origine pakistanaise pour la plupart.
Quand nous avons créé le dispensaire, il nous est arrivé un grand nombre de gens du quartier – un quartier pauvre, ouvrier. Surtout que l’endroit où s’est installé le centre est un ensemble d’habitations ouvrières où vivent les gens les plus pauvres et les plus touchés par la crise. Beaucoup d’entre eux sont venus avec méfiance et nous ont dit : « Alors maintenant vous allez faire un centre pour le remplir de pakistania ? »
Alors c’est très important, ce qui s’est passé au bout de quelques mois, lors de la première fête que nous avons organisée l’été sur la place devant le dispensaire. Chacun devait apporter un plat à partager pour faire la fête. Les gens sont descendus des immeubles avec des tupperware et des plateaux avec les plats qu'ils avaient préparé et après un moment donné, dans un esprit de convivialité ils ont commencé à échanger des recettes de cuisine avec les Pakistanais qui avaient préparé les pites traditionnelles de leur pays et des salades pimentées : un travail (action) antiraciste de base. En réalité, cela peut avoir à long terme de bien meilleurs résultats qu’une campagne d’affichage contre l’Aube Dorée (HrissiAvgi) ou contre le racisme.
En ce qui concerne plus particulièrement les réfugiés, nous avions essayé dès le début de participer à un réseau comprenant tous les autres collectifs politiques et syndicaux de notre région. Notre but était d’aider à l’accueil de certains réfugiés que nous avions hébergés pendant environ un an en collaboration avec la mairie de NéaIonia.
Nous avons essayé, par l’intermédiaire des mairies de Néa Philadelphia et de NéaIonia, de faire ouvrir des espaces actuellement fermés pour accueillir des réfugiés et nous soutenons la structure autogérée d’accueil des réfugiés du City Plaza. Nous avons travaillé dans le camp qui s’est créé dans le terrain clos de Galatsi. Nous avons aidé aussi à Elliniko, à Skaramanga et partout où il y avait des besoins.
Même si nous n’avons pas pu convaincre la mairie, nous avons au moins ouvert le débat dans le quartier, nous avons une très bonne collaboration tant avec le syndicat des travailleurs de Philadelphie qu’avec les associations d’enseignants du premier et du second degré de la région, et nous avons engagé le débat sur l’école grâce aux bonnes relations que nous avons avec les associations de parents d’élèves et au poids que représente auprès d’eux la présence de notre dispensaire – et cela est très important.
Nous sommes allés partout où il y avait des besoins pour aider au moins en ce moment de crise et pour mettre l’Etat face à ses responsabilités, en faisant toute la lumière sur ces besoins. Actuellement, vu la façon dont se présente la situation par rapport aux réfugiés, nous pensons que le plus important est de soutenir les structures autogérées qui offrent des conditions de vie dignes – ce que ne font pas les camps, plus exactement ces espaces d’accueil dits « ouverts » qui sont en fait de véritables camps avec de très mauvaises conditions de vie. Nous soutenons ceux qui offrent les meilleures conditions et donc les structures qui fonctionnent de manière à aider les réfugiés à rester debout et à retrouver une perspective d’avenir. Et nous voulons créer des foyers de lutte qui pourront s’unir et exiger le plein exercice des droits de ces personnes. Afin qu’ils puissent, s’ils veulent rester en Grèce, y jouir des mêmes droits que les citoyens de ce pays – ou qu’ils puissent en partir s’ils le désirent.
L’important, dans le débat qui a lieu actuellement en France, est de savoir ce qui peut rester du mouvement d’indignation spontanée et de mobilisation qui a eu lieu sur les places. Les dispensaires solidaires, les cuisines collectives, beaucoup de structures de distribution de nourriture, les circuits de vente sans intermédiaires, tout cela est né en Grèce après le mouvement des places de 2011.C’est cela qui est resté de cette insurrection spontanée, malgré le fait qu’elle ait échoué à se joindre aux grandes grèves et à renverser la politique des mémorandums, et ce sont autant de germes de résistance, dans les quartiers et les lieux de travail, sur lesquels se sont édifiées les structures autogérées. Du moins celles qui fonctionnent encore aujourd’hui : les dispensaires, les circuits de vente sans intermédiaires, les cuisines, les lieux d’accueil et d’aide aux réfugiés.
En Grèce aujourd'hui, en France demain !
Un point important de notre action commune avec les collectifs de solidarité en France est qu’elle aide les Français aussi à comprendre ce qui se passe en Grèce et à y participer en aidant de diverses manières, par exemple en apportant des médicaments. Ils peuvent ainsi prendre clairement conscience que la politique de la BCE est la même en Grèce et en France et que si aujourd’hui c’est en Grèce que 30% de la population n’a pas accès aux soins, il en sera bientôt de même en France. On voit bien que cela se profile peu à peu et il faut le savoir et se préparer à l’empêcher.
Par exemple, le centre municipal de santé à Bezons collecte des médicaments pour notre dispensaire. Le fait que quelqu’un apporte deux boîtes de paracétamol de Bezons, par avion de surcroît, ne va sûrement pas sauver notre système de santé, mais c’est très important parce que cela aide les gens de Bezons à comprendre ce qui se passe et à se mobiliser pour y résister. A Néa Philadelphia aujourd’hui, à Bezons demain !
Taiped :Fonds de development des biens de la Républiquehellénique
Communiqué du Réseau syndical international : Soutien à Emmy Koutsopoulou (Grèce)
Les organisations membres du Réseau syndical international de solidarité et de luttes soutiennent Emmy Koutsopoulou, médecin psychiatre, salariée de l’Organisme grec de lutte contre la drogue (OKANA). Elle fait partie des militants et militantes qui agissent depuis des années pour défendre le service public de la psychiatrie, et plus largement pour combattre la crise sanitaire qui touche le peuple grec à cause des politiques antisociales renouvelées ; elle est aussi investie dans l’accueil aux réfugié-es qui traversent la Méditerranée pour fuir guerres, misère, persécutions, etc.
Nos camarades syndicalistes de Grèce nous ont appris qu’elle avait été relevée de ses fonctions de médecin responsable d’une unité de l’hôpital Aghio Savas ; il est clair qu’il s’agit là d’une sanction disciplinaire relevant de la répression antisyndicale. En Grèce comme ailleurs, dans le secteur de la santé comme ailleurs, nous sommes solidaires de celles et ceux qui luttent et nous nous opposons à la répression patronale !
21 juillet 2017