Au nom de l’égalité ou pour d’autres, au nom de la simplification des prestations sociales, ce projet est mis en avant. Quelle que soit la situation de la personne concernée, son revenu ne pourra pas être inférieur à celui-ci. Le secrétaire d’Etat à l’industrie, monsieur Christophe Sirugue, auteur du rapport sur la réforme des minimas sociaux, préconise la fusion de l’ensemble des minimas sociaux en une allocation unique. Cette proposition n’est pas reprise à ce jour par le premier ministre, celui-ci préférant en faire un thème de campagne. Cette proposition ne date pas d’aujourd’hui : au XVI° siècle, Thomas More, dans son texte « l’utopie » évoque déjà cette notion. En fait, vieux rêve corporatiste mais surtout revendication cléricalo-patronale, ce revenu a ceci de particulier qu’il n’a aucun lien avec le travail (salaire direct) ni avec la solidarité ouvrière (salaire différé). Compte tenu que l’ensemble de la protection sociale est gérée selon les principes : égalité des droits et financement par le salaire différé, il est clair que la fusion des minimas sociaux porteraient un coup fatal à la sécurité sociale. En effet, sa mise en œuvre déclencherait la privatisation de la Sécurité sociale et sa faillite ainsi que la fin du SMIC à la grande satisfaction de multinationales de la banque et de l’industrie.
Ce revenu minimum est instauré dans un seul endroit à ce jour : en Alaska, versé à tous les résidents installés depuis de cinq ans dans cet Etat américain, il s’est élevé en 2016 à 1022 dollars, soit 938 euros par an, soit moins de 80 euros par mois. Ces fonds proviennent d’un fond spéculatif alimenté par l’extraction du pétrole et du gaz.
2. Islande : selon l’envoyé spécial du Monde diplomatique, Philippe Descamps, à la veille des élections législatives du 29 octobre 2016, la campagne se développe sans invectives ni violence. Depuis la débâcle financière de 2008, retenons l’éruption populaire d’Avril 2016 qui a balayé en 48 heures le premier ministre, puis le président de la république lui-même. Début octobre 2016 le parti Pirate était en tête des intentions de votes. Ce pays de 320000 habitants a vu une nouvelle équipe arriver au pouvoir dont les mesures prises ont consisté en : intervention massive de l’Etat, nationalisation des banques, strict contrôle du mouvement des capitaux et garantie des dépôts des insulaires.. mesures permettant de faire revenir le taux de chômage à 2,7 %.....A suivre
3. Spéculation mondiale : la succession des crises financières depuis la déclaration de Nixon de 1971 a mis en évidence le facteur de crise que constituent les produits dérivés émis par les banques. A ce jour, le montant total des contrats de produits dérivés des quatre plus grandes banques françaises (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et BBCE) atteint fin 2015 75 000 milliards d’euros, soit 35 fois le PIB de la France. Cette somme est calculée à partir de la valeur notionnelle des contrats. Cela signifie qu’en fait ce total gigantesque n’est pas réel. A aucun moment les banques n’auront à couvrir des risques pour un total atteignant cette somme. Mais, même si les risques couverts par ces contrats n’atteignent qu’1/5° de ce total, le montant reste faramineux et largement supérieur à la masse monétaire représentant les échanges de marchandises. Une fois de plus, le système capitaliste rappelle que le moteur du mouvement des capitaux réside dans la spéculation, elle-même à l’origine des crises dislocatrices semant chômage et misère.