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Les profits odieux de la BCE sur le dos du peuple grec 13 octobre par Eric Toussaint

29 Oct 2017
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Mario Draghi vient de reconnaître que les banques centrales membres de la zone euro avaient accumulé 7,8 milliards d’euros de profits grâce aux titres grecs que la BCE BCE
Banque centrale européenne La Banque centrale européenne est une institution européenne basée à Francfort, créée en 1998. Les pays de la zone euro lui ont transféré leurs compétences en matières monétaires et son rôle officiel est d’assurer la stabilité des prix (lutter contre l’inflation) dans la dite zone.
Ses trois organes de décision (le conseil des gouverneurs, le directoire et le conseil général) sont tous composés de gouverneurs de banques centrales des pays membres et/ou de spécialistes « reconnus ». Ses statuts la veulent « indépendante » politiquement mais elle est directement influencée par le monde financier.
a achetés au cours des années 2010-2012 dans le cadre du programme SMP (Securities Markets Programme) |1|. À cela s’ajoutent d’autres sommes, dont ne parle pas le président de la BCE : les profits réalisés par ces mêmes banques centrales dans le cadre des achats dits « ANFA » (Agreement on Net Financial Assets). Il faut également ajouter les profits réalisés par les 14 pays de la zone euro qui ont octroyé un prêt bilatéral à la Grèce en 2010 à un taux d’intérêt Taux d'intérêt Quand A prête de l’argent à B, B rembourse le montant prêté par A (le capital), mais aussi une somme supplémentaire appelée intérêt, afin que A ait intérêt à effectuer cette opération financière. Le taux d’intérêt plus ou moins élevé sert à déterminer l’importance des intérêts.
Prenons un exemple très simple. Si A emprunte 100 millions de dollars sur 10 ans à un taux d’intérêt fixe de 5 %, il va rembourser la première année un dixième du capital emprunté initialement (10 millions de dollars) et 5 % du capital dû, soit 5millions de dollars, donc en tout 15millions de dollars. La seconde année, il rembourse encore un dixième du capital initial, mais les 5 % ne portent plus que sur 90 millions de dollars restants dus, soit 4,5 millions de dollars, donc en tout 14,5 millions de dollars. Et ainsi de suite jusqu’à la dixième année où il rembourse les derniers 10 millions de dollars, et 5 % de ces 10 millions de dollars restants, soit 0,5 millions de dollars, donc en tout 10,5 millions de dollars. Sur 10 ans, le remboursement total s’élèvera à 127,5 millions de dollars. En général, le remboursement du capital ne se fait pas en tranches égales. Les premières années, le remboursement porte surtout sur les intérêts, et la part du capital remboursé croît au fil des ans. Ainsi, en cas d’arrêt des remboursements, le capital restant dû est plus élevé…
Le taux d’intérêt nominal est le taux auquel l’emprunt est contracté. Le taux d’intérêt réel est le taux nominal diminué du taux d’inflation.
abusif d’environ 5%. L’Allemagne a par exemple fait plus de 1,3 milliard d’euros de profit grâce à son prêt bilatéral à la Grèce. De son côté, la France n’a pas été en reste.

Il faudrait comptabiliser aussi les économies réalisées par les pays dominants de la zone euro dans le refinancement de leurs dettes publiques : la crise qui a frappé la Grèce et les autres pays de la périphérie a entraîné une fuite des prêteurs privilégiant les pays les plus riches de la zone euro qui, en conséquence, ont bénéficié d’une baisse du coût de leurs emprunts. Dans le cas de l’Allemagne, entre 2010 et 2015, l’économie s’élèverait à 100 milliards d’euros |2|. Enfin, la BCE a acheté dans le cadre du Quantative easing (QE) pour 400 milliards d’euros de titres souverains allemands, le plus souvent avec un rendement nul ou négatif. La BCE a également acheté des titres souverains français pour un montant un peu inférieur à 400 milliards d’euros. Ces achats de titres allemands ou français ne lui rapportent rien tandis que les titres grecs qu’elle détient pour un montant dix fois inférieurs lui ont rapporté 7,8 milliards d’euros. Chacun peut répondre à la question à qui profite cette politique de la BCE.

La mécanique est implacable : chaque fois qu’une partie des profits de la BCE BCE
Banque centrale européenne La Banque centrale européenne est une institution européenne basée à Francfort, créée en 1998. Les pays de la zone euro lui ont transféré leurs compétences en matières monétaires et son rôle officiel est d’assurer la stabilité des prix (lutter contre l’inflation) dans la dite zone.
Ses trois organes de décision (le conseil des gouverneurs, le directoire et le conseil général) sont tous composés de gouverneurs de banques centrales des pays membres et/ou de spécialistes « reconnus ». Ses statuts la veulent « indépendante » politiquement mais elle est directement influencée par le monde financier.
sur les titres grecs a été transférée à Athènes, la somme est immédiatement repartie vers les créanciers pour rembourser la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque Africaine de Développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds Européen de Développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
. Il faut mettre fin à ce pillage. Les profits de la BCE réalisés sur le dos du peuple grec doivent être rétrocédés à la Grèce et être intégralement utilisés pour financer des dépenses sociales afin de remédier aux effets dramatiques des politiques dictées par la Troïka Troïka Troïka : FMI, Commission européenne et Banque centrale européenne qui, ensemble, imposent au travers des prêts des mesures d’austérité aux pays en difficulté. et relancer l’emploi. La dette réclamée à la Grèce doit être annulée car elle est illégitime, odieuse, illégale et insoutenable. C’est ce qu’a démontré la Commission pour la vérité sur la dette grecque mise en place par la présidente du parlement grec en 2015 |3|. Le mémorandum en cours doit être abrogé.

Revenons sur la politique de la BCE à l’égard de la Grèce.


Acte 1 : Le rôle de la BCE dans le premier Mémorandum de 2010

La BCE, sous la direction de Jean-Claude Trichet (très lié aux banques |4|), est intervenue avec comme principale préoccupation de limiter au maximum les pertes des banques privées françaises, allemandes, italiennes et du Benelux, très exposées tant auprès du secteur privé que du secteur public en Grèce.

Contrairement à ce que développe à l’envi le discours dominant, le problème principal était posé par les banques privées grecques, au bord de l’insolvabilité, dont la possible faillite constituaient une sérieuse menace pour leurs prêteurs et dans certains cas, leurs propriétaires qui étaient des banques françaises, allemandes, italiennes ou du Benelux |5|.

Au cours de la préparation du Mémorandum de mai 2010, la BCE a refusé de réduire la dette publique grecque alors que, généralement, le lancement d’un plan dit « de sauvetage » est accompagné d’une restructuration de la dette. La BCE refusait cette perspective car elle voulait donner le temps aux banques étrangères des pays dominants de la zone euro de réduire leur exposition à la dette publique.

Le FMI FMI
Fonds monétaire international Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.

À ce jour, 188 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).

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dirigé par Dominique Strauss-Kahn, lui-même proche du lobby Lobby
Lobbies Un lobby est une structure organisée pour représenter et défendre les intérêts d’un groupe donné en exerçant des pressions ou influences sur des personnes ou institutions détentrices de pouvoir. Le lobbying consiste ainsi en des interventions destinées à influencer directement ou indirectement l’élaboration, l’application ou l’interprétation de mesures législatives, normes, règlements et plus généralement, toute intervention ou décision des pouvoirs publics. Ainsi, le rôle d’un lobby est d’infléchir une norme, d’en créer une nouvelle ou de supprimer des dispositions existantes.
bancaire, a adopté la même position que la BCE. Le gouvernement du socialiste grec Georges Papandréou se préoccupait lui aussi de défendre les intérêts des banquiers grecs et était favorable à un plan dit « de sauvetage » qui aurait amené quelques dizaines de milliards d’euros pour les recapitaliser, tout en évitant une réduction de la dette publique grecque qui aurait affecté les banquiers puisqu’ils détenaient eux-mêmes des titres grecs.

Le deuxième aspect fondamental dans l’orientation prise par les principaux protagonistes qui ont mis en place le Mémorandum, c’est la volonté d’appliquer une thérapie de choc en Grèce : baisse radicale des salaires et des retraites, atteintes radicales aux droits sociaux, accélération brutale des privatisations, etc. Mais aussi abandon de l’exercice de la souveraineté de la Grèce en tant que pays et transformation du Parlement en une chambre d’enregistrement des décisions prises par les créanciers. De tels objectifs ne font absolument pas partie du mandat de la BCE, ce qui ne l’a pas empêchée d’intervenir dans plusieurs pays dans le même sens (en Irlande quelques mois plus tard, en Italie également, sans oublier le Portugal et Chypre).

Résumé de l’acte 1.
La BCE intervient :

1.    en refusant une réduction de la dette grecque afin de protéger les intérêts des banquiers privés étrangers et grecs et

2.    en faisant partie d’une Troïka qui organise le remplacement des créanciers privés par des créanciers publics (à savoir dans un premier temps 14 États de la zone euro pour un montant de 53 milliards d’euros et le FMI pour un montant de 30 milliards d’euros).


Acte 2 : La BCE permet aux grandes banques privées de se dégager avantageusement de la Grèce

Afin d’aider les banques étrangères à réduire substantiellement leur exposition à la dette grecque, la BCE lance le programme SMP par lequel elle achète massivement sur le marché secondaire des titres grecs. La BCE acquiert les titres grecs auprès des grandes institutions bancaires qu’elle veut protéger (ainsi, elle achète en priorité à BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, BPCE, Hypo Real, Commerzbank, Dexia, ING, Deutsche Bank…).

Que serait-il passé si la BCE n’avait pas lancé le programme SMP ? Les prix des titres grecs auraient atteint un taux plancher de l’ordre de 20 % de leur valeur faciale. Or les achats massifs de la BCE ont maintenu le prix à un taux anormalement élevé (de l’ordre de 70 %). En conséquence, grâce à la BCE, les banques privées ont limité leurs pertes au moment de la revente des titres. Alors que la BCE est censée ne pas empêcher le libre jeu des forces du marché, son intervention a impliqué une distorsion des prix de revente des titres en les maintenant à une valeur artificiellement élevée.

Cette intervention était-elle favorable à l’État grec ? Le fait que le prix sur le marché secondaire d’un titre se maintienne à 70 % plutôt que de tomber à 20 % n’améliore pas la situation du débiteur car il doit payer exactement le même montant en termes d’intérêts, calculés sur la valeur faciale. À l’échéance du titre, il doit rembourser 100 % de la valeur faciale. On peut aller plus loin dans le raisonnement : si les titres d’un État atteignent un prix plancher, celui-ci peut proposer un rachat des titres avec une décote et mettre fin au paiement des intérêts (c’est ce que l’Équateur a réussi à faire en 2009 en imposant une décote de 70 % |6|).


Acte 3 : La BCE profite de la restructuration de la dette grecque de mars 2012 et se comporte comme un fonds vautour Fonds vautour
Fonds vautours
Fonds d’investissement qui achètent sur le marché secondaire (la brocante de la dette) des titres de dette de pays qui connaissent des difficultés financières. Ils les obtiennent à un montant très inférieur à leur valeur nominale, en les achetant à d’autres investisseurs qui préfèrent s’en débarrasser à moindre coût, quitte à essuyer une perte, de peur que le pays en question se place en défaut de paiement. Les fonds vautours réclament ensuite le paiement intégral de la dette qu’ils viennent d’acquérir, allant jusqu’à attaquer le pays débiteur devant des tribunaux qui privilégient les intérêts des investisseurs, typiquement les tribunaux américains et britanniques.

En 2011, la BCE prépare activement une restructuration en indiquant qu’elle refusera d’y participer au nom du fait qu’elle est un créancier privilégié (créancier senior). Cette restructuration est préparée en étroite collaboration avec les banques privées des États du centre de la zone euro (et notamment avec Jean Lemierre de la BNP). En novembre 2011, la Troïka se débarrasse de Papandréou après que celui-ci a eu des velléités de convoquer un referendum sur la restructuration à venir. Le gouvernement Papandréou est remplacé par un gouvernement technique dirigé par Lucas Papadémos, qui a été vice-président de la BCE de 2002 à 2010.

En mars 2012, la restructuration que la BCE orchestre implique un haircut de 53 % de la valeur des titres, à charge des créanciers privés.

Qui sont, à ce moment-là, les créanciers privés ? D’une part, les banques grecques, qui, bien qu’elles aient réduit leur exposition |7|, gardent une quantité significative de titres grecs dans leurs actifs Actif
Actifs En général, le terme « actif » fait référence à un bien qui possède une valeur réalisable, ou qui peut générer des revenus. Dans le cas contraire, on parle de « passif », c’est-à-dire la partie du bilan composé des ressources dont dispose une entreprise (les capitaux propres apportés par les associés, les provisions pour risques et charges ainsi que les dettes).
. Ceux-ci sont soumis à un haircut mais les banques reçoivent une compensation de plusieurs milliards appelée un sweetener (édulcorant) et se voient garantir une nouvelle injection financière pour les recapitaliser. Les principales victimes sont les fonds de pension Fonds de pension Fonds d’investissement, appelé aussi fonds de retraite, qui a pour vocation de gérer un régime de retraite par capitalisation. Un fonds de pension est alimenté par l’épargne des salariés d’une ou plusieurs entreprises, épargne souvent complétée par l’entreprise ; il a pour mission de verser des pensions aux salariés adhérents du fonds. Les fonds de pension gèrent des capitaux très importants, qui sont généralement investis sur les marchés boursiers et financiers. publics grecs qui ont été forcés par les autorités du pays et la Troïka à convertir leurs actifs en titres grecs quelque temps avant la restructuration (qui était dûment planifiée, mais maintenue secrète).

Les banques françaises, allemandes, italiennes et du Benelux s’étaient dégagées en revendant les titres grecs à la BCE, à des banques chypriotes et à des fonds vautours. Pour faire simple, les banques chypriotes ont pris de plein fouet le haircut et cela a contribué à la crise chypriote qui a suivi quelques mois plus tard et qui a trouvé son dénouement en mars 2013. Quant aux fonds vautours qui avaient acheté avec une décote, ils ont refusé de participer à la restructuration et ont obtenu un remboursement à 100 %. La BCE s’est comportée comme un authentique fonds vautour et obtient également un remboursement à 100 %.


Acte 4 : La BCE fait du chantage permanent

Après la restructuration, la BCE met fin au programme d’achats SMP et lance le programme OMT (Opérations Monétaires sur Titres, ou en anglais, Outright Monetary Transactions).

La BCE se fait rembourser les titres grecs à 100 % de leur valeur et à des taux d’intérêt Taux d'intérêt Quand A prête de l’argent à B, B rembourse le montant prêté par A (le capital), mais aussi une somme supplémentaire appelée intérêt, afin que A ait intérêt à effectuer cette opération financière. Le taux d’intérêt plus ou moins élevé sert à déterminer l’importance des intérêts.
Prenons un exemple très simple. Si A emprunte 100 millions de dollars sur 10 ans à un taux d’intérêt fixe de 5 %, il va rembourser la première année un dixième du capital emprunté initialement (10 millions de dollars) et 5 % du capital dû, soit 5millions de dollars, donc en tout 15millions de dollars. La seconde année, il rembourse encore un dixième du capital initial, mais les 5 % ne portent plus que sur 90 millions de dollars restants dus, soit 4,5 millions de dollars, donc en tout 14,5 millions de dollars. Et ainsi de suite jusqu’à la dixième année où il rembourse les derniers 10 millions de dollars, et 5 % de ces 10 millions de dollars restants, soit 0,5 millions de dollars, donc en tout 10,5 millions de dollars. Sur 10 ans, le remboursement total s’élèvera à 127,5 millions de dollars. En général, le remboursement du capital ne se fait pas en tranches égales. Les premières années, le remboursement porte surtout sur les intérêts, et la part du capital remboursé croît au fil des ans. Ainsi, en cas d’arrêt des remboursements, le capital restant dû est plus élevé…
Le taux d’intérêt nominal est le taux auquel l’emprunt est contracté. Le taux d’intérêt réel est le taux nominal diminué du taux d’inflation.
qui peuvent atteindre 6,5 %. Vu le caractère clairement abusif de sa position, dénoncée y compris par le gouvernement grec, la BCE s’engage à rétrocéder à la Grèce les intérêts perçus. Effectivement, elle effectue au bénéfice du gouvernement Samaras un remboursement de 3,3 milliards d’euros en 2013 et 2014 pour soutenir sa politique néolibérale. En revanche, pendant les six premiers mois du gouvernement de Tsipras, elle refuse d’effectuer une quelconque rétrocession. Depuis lors, la BCE et les banques nationales de la zone euro n’ont rien reversé à la Grèce |8|. Les montants non rétrocédés à l’heure actuelle à la Grèce s’élèvent à plusieurs milliards d’euros |9|. Les remboursements des titres grecs détenus par la BCE sont censés se poursuivre jusque 2037 ! |10|

Ajoutons que la BCE a mis la pression maximum sur le peuple grec pendant les six premiers mois de l’année 2015 afin de le contraindre à se rendre. Le 4 février 2015, la BCE a mis fin à l’octroi normal de liquidités Liquidité
Liquidités Capitaux dont une économie ou une entreprise peut disposer à un instant T. Un manque de liquidités peut conduire une entreprise à la liquidation et une économie à la récession.
aux banques grecques afin de soumettre le gouvernement à un chantage permanent et d’augmenter le coût du financement des banques grecques tout en limitant les ressources du gouvernement. Comme cela n’a pas suffi, la BCE a fait fermer les banques grecques six jours avant le référendum du 5 juillet 2015. Malgré ce chantage exercé par la BCE, lors du référendum, 62 % des Grecs ont rejeté les exigences des créanciers.

En matière de profit sur le dos de la Grèce, le FMI n’est pas en reste. Entre 2010 et 2015, il a empoché 3,5 milliards de dollars de bénéfices sur les crédits à la Grèce |11|.


Conclusions :

1.    La BCE et les gouvernements de la zone euro refusent de matérialiser l’engagement de rétrocéder l’entièreté des intérêts trop perçus sur les titres grecs.

2.    À l’échéance de chaque titre, la BCE perçoit 100 % de la valeur alors qu’elle a acquis ces titres avec une décote importante de l’ordre de 30%. Les taux d’intérêt réels exigés de la Grèce sont totalement abusifs.

3.    La BCE et les autres créanciers utilisent la perspective de libérer le solde des intérêts comme un moyen de chantage permanent pour forcer le gouvernement grec à approfondir les réformes néolibérales qui produisent des effets dramatiques sur la population grecque.

4.    Les profits accumulés par la BCE, par les États de la zone euro et par le FMI grâce aux crédits à la Grèce doivent être rétrocédés au peuple grec et être intégralement utilisés pour des dépenses sociales afin de lutter contre les effets dramatiques des politiques dictées par la Troïka à la Grèce.

5.    La dette grecque doit être annulée et le mémorandum en cours doit être abrogé.


Lien vers la version grecque de l’article : https://www.contra-xreos.gr/arthra/...